Florent

Poulain

Flo est née le 20 décembre 1972 à Tours en France. À l’époque, sa maman est serveuse dans un resto routier et son papa est imprimeur. 

Quelques jours après sa naissance, il est déjà sur les banquettes du resto et ce sont les routiers qui lui donnent le biberon (sa mère aime dire que ce devait être du gasoil dans le biberon, ce qui expliquerait la passion de son fils pour la route…).

Bref, le temps file et quelques années plus tard, ses parents montent sur Paris pour gérer une épicerie dans le Val-d’Oise. De cette époque, Florent se souvient jouer au square avec sa sœur aînée Sandrine, de son copain de maternelle, du ménage et du réassort des rayons de l’épicerie. Bref, une enfance douce, élevée dans les valeurs du travail, mais toujours justement récompensée des efforts fournis.

Déjà petit, tout ce qui possédait un moteur le passionne (peut-être grâce à son grand-père Alcide, qui l’embarquait avec lui pour réparer les moteurs et de qui il gardera précieusement quelques outils et de nombreuses notes sur des réglages moteurs) et c’est à 12 ans qu’il dit à qui veut l’entendre qu’il veut devenir routier.

C’est donc tout naturellement qu’à l’âge de 16 ans, il rentrera au CFT d’Andresy pour un CAP conducteur routier.

De ces 2 ans, il en gardera ses meilleurs souvenirs de jeunesse et connaîtra 3 de ses meilleurs potes ! Il reste reconnaissant envers ses profs de l’époque, qui apprenaient aux élèves bien plus qu’à préparer un diplôme, mais inculquer une culture de la route et du métier bien différente de ce que l’on trouve à ce jour.

2 ans plus tard, il sort titulaire de son CAP et de tous ses permis Poids lourds et entrera chez Champagnat pour faire de la messagerie. Ce poste, c’est grâce à son meilleur copain Carl qu’il l’obtient, car à 18 ans personne ne voulait le laisser prendre le volant d’un semi-remorque sans expérience.

Il restera dans cette entreprise 16 mois et on lui offrira l’opportunité de passer l’attestation de capacité (diplôme permettant de se mettre à son compte dans le transport), opportunité qu’il saisira et qui lui servira par la suite.

Il partira ensuite effectuer son service militaire obligatoire à Langres au service des essences des armées. Pendant 10 mois, il conduira une dépanneuse et ira dépanner les camions de l’armée.

À son retour, il ira travailler avec Carl, chez l’oncle de ce dernier, qui a une compagnie de citerne en produit pétrolier.

En 1998, il décrochera le meilleur rôle de sa vie en devenant papa. Le 17 février, le petit Valentin ouvrira ses beaux petits yeux sur le monde.

Après 10 ans dans la citerne pétrolière, et des tas de bons souvenirs (les repas du vendredi soir, la mécanique du samedi, bosser avec son meilleur pote au quotidien, pour n’en citer que quelques-uns…) il décidera de se mettre à son compte au début de l’année 2005… dans la benne céréalière ! Tout est nouveau pour lui dans ce domaine, mais il se jettera à l’eau et apprendra rapidement sur le tas.

En 2007, il fera l’acquisition d’un deuxième camion puis en 2009 d’un troisième. En 2010, il achètera son Scania 143 (son camion préféré et celui qu’il rêvait d’avoir un jour durant son enfance…) et en 2011, il achètera son 5e et dernier camion en France. Les Transports Poulain font alors de la céréale, du TP (avec son meilleur pote Manu), de la traction plateau, de la traction de citerne alimentaire et fera même occasionnellement du container et du frigo (en traction pour le patron d’un autre de ses meilleurs potes d’école, Francky).

Les Transports Poulain seront en activité pratiquement 10 ans.

En septembre 2013, c’est à la sortie d’un bilan comptable qu’une énorme remise en question est faite. Malgré une équipe compétente et dévouée, du bon matériel, une affaire qui fonctionne très bien… Les charges prévisionnelles énoncées par le comptable pour l’année à venir sont faramineuses et injustifiées. Les impôts, RSI et compagnie n’en ont jamais assez. À cette époque, les compagnies de transports canadiennes recherchent et recrutent des chauffeurs français dans les pages de presse spécialisée dans le transport. Le soir même des billets d’avion sont pris et 1 mois plus tard une première rencontre avec un futur éventuel employeur à Montréal se réalise ainsi que la découverte du mode de vie nord-américain.

Tout se passe si bien, que les démarches administratives pour l’obtention des permis de travails sont lancées.

En février 2014, Florent se rendra à Sainte-Agathe-des-Monts dans les Laurentides au Québec pour finaliser l’achat d’un petit pied à terre pour le futur et c’est en avril 2014 que les permis de travails sont accordés et que la date de départ définitive pour le Canada sera fixée au 15 juillet de cette même année.

C’est donc à cette date, avec 4 valises et 2 chats que l’aventure nord-américaine débutera…

Emilie

Poulain

Émilie est née le 29 aout 1986 à Bois-Guillaume… Vous pensez sérieusement que je vais écrire à la 3e personne en parlant de moi ?

Bon reprenons : JE suis née le 29 aout 1986. Mon papa est ouvrier et ma maman, vendeuse. Mon petit frère Guillaume débarquera dans cette grande aventure qu’est la vie, 18 mois après.

Mon enfance sera très simple, rythmée par toutes mes vacances chez mes grands-parents (qui habitent à 400 m de chez mes parents) et une scolarité relativement linéaire. Primaire, collège, lycée…  Je voulais devenir vétérinaire ou avocate, je finirai dans un BEP vente action marchande… (Si vous cherchez le rapport… Faites-moi signe je suis preneuse !)

J’obtiens le fameux BEP  et j’ai la chance de trouver une patronne pour pouvoir poursuivre dans un bac pro commerce en alternance sur Rouen. Je ferai mon apprentissage dans une petite boutique de vêtements de marque pour enfant. Ces 2 ans d’entreprise/lycée me donneront des bases solides dans l’univers du travail et m’apprendront une rigueur qui continue de me servir aujourd’hui et j’ai franchement adoré rentrer dans l’univers du travail par cette expérience.

Mais voilà, tout a une fin et c’est le bac en poche, âgée de 18 ans (et devant l’impossibilité pour ma patronne de m’embaucher à temps plein) que je fais ma grande entrée dans l’univers de l’intérim en usine.

L’intérim, c’est sympa et ça paie bien… Mais ça ne me permet pas d’atteindre mon objectif du moment, à savoir :   partir de chez mes parents et avoir mon appart. 

Alors je continue mon envoi intensif de CV et lettre de motivation et c’est en janvier que je signe un CDI en tant que collaboratrice d’agence en assurance ! Grâce à ce boulot, j’emménage dans un appartement en février. Dans ce cabinet d’assurance, j’apprendrai bien plus que je ne l’avais voulu sur la nature humaine, mais j’y gagnerai une amie fidèle au fil des ans à savoir Sandrine, ma patronne. C’est pareil…  J’ai quelques-unes de mes plus belles crises de fou rire dans ce petit cabinet d’assurance qui donnait à l’époque sur la place nationale. J’y apprendrai aussi que la clientèle d’un cabinet d’assurance n’est pas vraiment la même que celle dans une boutique de vêtements pour enfants. 

En septembre 2008, l’envie d’ailleurs commence à se faire sentir… J’ai toujours su que je ne vivrai pas toute une vie dans cette petite ville, où tout le monde se connaît et où l’ouverture d’esprit est parfois aussi étroite que peuvent l’être nos routes de campagne. Bref, j’y pense,  j’envisage de partir dans le sud, les jours puis les mois passent… Ce n’est pas à vous que je vais expliquer comment le temps nous glisse entre les doigts. Comme toujours, tout est toujours parfait et le destin a plus d’un tour dans son énorme sac à malice. En décembre de cette même année, le voisin de mes parents entre dans ma vie de façon tout à fait inattendue et surprenante. Ce nouveau chapitre de ma vie commence un 12 décembre sur les champs Élysées que je découvre pour la première fois ! Je ne le sais pas encore, mais la plus belle histoire de ma vie commencera sur ce grand boulevard décoré pour Noël. 

Avec Florent, nous devenons vite inséparables et c’est en mai 2009 que je rends mon super appartement pour vivre avec Flo… À côté de chez mes parents… Littéralement…  Malicieux le destin ??? Si peu …

Flo possède son entreprise et le sujet de passer le permis poids lourd pour « le dépanner le samedi et emmener des camions  au garage… » reviens régulièrement sur le tapis, souvent… Tellement que je décide de tenter l’aventure, après tout, je n’ai pas grand-chose à perdre et beaucoup de choses à apprendre. Sandrine acceptera une rupture conventionnelle et c’est en septembre que j’attaque un titre pro dans le transport. Alors là aussi toute une aventure : pour la partie théorique zéro problème, j’adore apprendre par cœur. C’est la partie pratique qui me pose quelques soucis : je n’ai jamais rien conduit de plus gros que ma Twingo… Et c’est dans les parcours chronométrés et imposés que je me demande ce que je fous là et dans quelle galère je me suis collée. Sans surprise, j’obtiendrai mon porteur, mais je raterai mon superlourd avec le plateau ! 

Détestant l’échec, je veux tout arrêter, il faut se rendre à l’évidence : les cônes orange sur ce parcours imposé veulent porter plainte contre moi pour coup et blessures ! 

Flo ne lâche rien et m’inscrit pour passer mon permis « sec », c’est-à-dire en candidat libre en quelque sorte. Je transpire, je ne lâche rien, mais j’ai aussi un adversaire de taille avec moi : mon père passe lui aussi son permis et nous nous retrouvons donc dans le même camion et au même niveau… Quelques frictions, mais aussi beaucoup de respect l’un envers l’autre pour ce que l’on réalise.

Mi-décembre, nous obtenons notre permis, tous les 2… Enfin ! Me voilà prête pour dépanner parfois Florent… Que j’étais mignonne à l’époque.

Le 10 janvier 2011, j’effectue mon premier chargement en ferme (Le 1er dépannage… Bon d’accord ce n’est pas dans un garage, encore moins un samedi matin et pas du tout solo… Mais un lundi, avec une céréalière au train et des chargements pour toute la semaine !). Je m’en souviendrai toute ma vie de ces débuts… À la ferme, c’est la merde : je n’ai aucune notion du poids à chargé, j’ai un fermier qui veut en mettre toujours plus, qui me demande a quelle heure je reviens alors que je ne suis même pas partie de sa cour, je décolle à 3 h du matin et je suis tellement stressé de ne pas déranger que je fais des 2 ou 3 fois le tour des ronds-points pour laisser passer les furieux du port, je rentre tard le soir, je suis épuisé par le stress, j’ai tout à apprendre et quelques collègues qui ne comprennent pas pourquoi je n’ai pas déjà tout appris ! Mais j’ai tenu bon… Jusqu’en juillet ! Je ne voulais pas faire la moisson et encore moins courir encore plus, alors j’ai demandé à Florent de prendre sa place, le temps de la moisson au moins, en citerne alimentaire. Il fallait partir à la semaine et parcourir la France, mais j’étais prête, tant que je faisais une pause des fermes, du port et du rythme effréné qu’impose une bonne moisson. 

La citerne alimentaire a été l’expérience la plus formatrice pour moi. Être seule dans son camion, sur des itinéraires inconnus, trouver des endroits sécuritaires pour dormir le soir et devoir m’imposer en sachant que j’étais loin de tout soutien amical ou familial m’ont fait réalisé que j’étais capable, seule, de me démerder. Tant et si bien, qu’en septembre, j’ai souhaité continuer  la citerne. Je partais du lundi au vendredi, le samedi, c’était mécanique à la maison et le dimanche, c’était administratif, je partais du lundi au vendredi, le samedi, c’était mécanique à la maison et le dimanche, c’était administratif (sans oublier le dimanche soir avec le bilan de tout ce que l’on n’avait pas eu le temps de faire, le cafard du départ le lendemain matin et ce joli cocktail d’émotions pas super sympas à vivre).. J’ai adoré faire de la citerne, les crises de fou rire avec mon collègue le plus fidèle Jerem ». De toutes mes galères, il aura été là pour m’en sortir… Et ce, du jour où de la nuit, et croyez moi que j’ai eu des débuts assez comiques (promis je vous raconterai un jour !).

La suite, vous la connaissez… Le bilan comptable, les voyages au Canada, l’attente du permis de travail…  Je donnerai mon dernier tour de volant à bord de mon Scania 500 le 31 mai 2014. Ce camion que j’ai eu neuf et dont je ne voulais pas aura été mon meilleur ami durant presque 3 ans. J’ai aimé ce camion et je l’ai pleuré lors de son départ vers une autre vie !

Le 15 juillet 2014, avec 4 valises et 2 chats, l’aventure nord-américaine débutera….